"Sur le vif"
Ethique au CCAS
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Patricia Saint-Jean, animatrice à l’Ehpad Professeur Marcel Faure et Véronique Citerne, aide-soignante à l’Ehpad Le Mas-Rome font toutes les deux partie du Comité de réflexion éthique du Centre communal d’action sociale de la Ville. « Le but est de réunir des acteurs de la prise en charge de la personne âgée pour soulever un questionnement qui se pose dans notre pratique professionnelle et notre approche personnelle également », expliquent-elles.
En matière d’alimentation chez la personne âgée par exemple, faut-il la forcer à s’alimenter dès lors qu’elle le refuse ? Faut-il privilégier sa santé ou respecter sa liberté ?
« La finalité est de trouver la meilleure attitude à adopter face aux situations qui nous interpellent ».
« C’est un enrichissement précise Patricia. Nous travaillons en équipe et il est normal de réfléchir ensemble dans l’optique d’améliorer la prise en charge des résidents ».
Un questionnement de tous les instants
« Nous sommes sans cesse en train de nous remettre en question ajoute Véronique. Participer au comité d’éthique permet de mieux comprendre comment agir déontologiquement.
Parce que nous sommes de plus en plus nombreux, parce que nous travaillons dans des établissements différents et que nous avons des métiers qui se complètent, les échanges donnent lieu à des réflexions communes et enrichissantes.
Mais il y a différentes façons de voir les choses et il n’existe pas de réponse universelle puisque chaque être humain est unique. Finalement, l’éthique est une recette qui consiste à tenir compte des souhaits de la personne, des attentes de sa famille qui est soucieuse de son bien-être pour ajuster la conduite à tenir et veiller à ce que l’accompagnement que nous lui apportons soit respectueux ».
Mieux comprendre la maladie
Yves Ballot représente les familles au sein du comité d’éthique. Son épouse est à l’Ehpad Le Mas-Rome depuis 9 ans. Soucieux d’être là partout où il pourra être utile, au Conseil de vie sociale, à l’accueil de l’Ehpad pour accueillir les visiteurs, il donne de son temps sans compter.
« Le comité de réflexion éthique est l’espace de dialogue où l’on peut relayer les problématiques que rencontrent les familles face à une pathologie.
L’éthique, chacun en a sa définition et sa conception, mais parce que nous nous plaçons tous dans un processus de bientraitance, il faut comprendre que des choix doivent être faits.
Et même si les questions relatives aux pratiques concernent surtout les professionnels, les familles doivent aussi être entendues et convaincues de la confiance qu’elles placent envers le personnel à qui elles ont confié leur proche. ».
Sandrine Lançon est aide-soignante de nuit à l’Ehpad Le Mas Rome. « Pour aborder des thèmes éthiques, nous avons créés des groupes de travail sur ces questions concrètes comme la familiarité, le tutoiement envers les résidents, la communication, l’alimentation, l’intimité en lien avec la liberté d’aller et venir des uns et des autres ou la douche par exemple. L’objectif est de pouvoir adopter une posture professionnelle, notamment vis-à-vis des nouvelles pratiques et des nouveaux outils qui sont déployés dans ces établissements. Il s’agit de prendre la décision en parvenant au meilleur compromis ».
Jessy Lascaux, présidente du comité, est fière du travail accompli. « Le comité favorise le dialogue et tout l’intérêt est de pouvoir débattre et partager ses points de vue, d’essayer de prendre du recul. Il ne faut pas perdre de vue que le comité étudie des situations concrètes au moyen d’outils adaptés (grille d’analyse) et rend un avis sur la situation qui lui est présentée.
En aucun cas, le comité n’imposera une conduite à tenir ».
