Deux décennies d’une aventure humaine et musicale portée par une conviction forte, celle de faire du jazz un moteur culturel et un marqueur identitaire pour le territoire limousin et plus précisément pour Limoges.
À l’origine de ce projet, Jean-Michel Leygonie, passionné de musique et homme de terrain, arrivé dans la cité porcelainière en 1989.
« L’idée, c’était de créer un événement culturel qui porte sur la ville, qui l’impacte économiquement, mais aussi dans son identité », explique-t-il.
Dès le départ, le projet se veut ambitieux, à la fois populaire et exigeant. Les deux premières années sont difficiles, mais la dynamique est lancée car « le cadre était posé et le public répondait déjà présent ».
À partir de sa création en 2006, seule la Ville de Limoges soutient le festival. Il faut attendre 2017 pour voir un tournant s’opérer, avec l’arrivée de nouveaux partenaires et une reconnaissance élargie. Le Covid vient interrompre cette dynamique en 2020, mais dès l’année suivante, la fréquentation retrouve ses sommets. Depuis, chaque édition dépasse la précédente.
« On a toujours voulu garder un niveau de billetterie abordable, entre 10 € et 30 €, pour que tout le monde puisse venir », souligne Jean-Michel Leygonie.
Le festival multiplie aussi les concerts gratuits, les actions hors les murs et les formats pensés pour tous les publics.
« Que vous connaissiez le jazz ou non, laissez la curiosité vous guider. Venez écouter et vous verrez », ajoute-t-il.
Dans le paysage culturel national, le festival Éclats d’Émail s’est imposé comme le rendez-vous de l’automne à Limoges, une période souvent creuse ailleurs. Son format long d’une dizaine de jours permet de capter un public fidèle, parfois venu de loin.
« Il y a beaucoup d’amateurs de jazz qui viennent plusieurs jours, ce qui a un vrai impact local ».
Autre signe encourageant : le public se renouvelle d’année en année. « On voit de plus en plus de jeunes dans les salles, c’est très stimulant », note-t-il.
Nouveautés 2025
Aujourd’hui, le festival est co-dirigé par Jean-Michel et son fils Elie, dans une dynamique familiale qui reflète bien l’esprit de transmission à l’oeuvre depuis plusieurs années.
Et cette année, l’événement investit de nouveaux lieux emblématiques comme le Théâtre de l’Union, le Bâtiment 25 ou l’Espace Noriac. Les expositions photo se multiplient également, avec des photographes venus de toute la France.
Grande nouveauté de cette édition 2025 : Destination Jazz, un rendez-vous quotidien et gratuit à l’Office de tourisme de Limoges. Chaque jour, entre 11 h 30 et 14 h, le public pourra rencontrer et échanger avec des figures du monde musical, artistique et économique.
« Il y a des rendez-vous aux quatre coins de la ville et l’objectif, c’est de pérenniser ce format », précise Jean-Michel Leygonie.
Et pourquoi « Éclats d’Émail » ? Le nom du festival, poétique, fait référence au savoir-faire local.
« Limoges, c’est la porcelaine, l’émail, les arts du feu. En 2006, il y avait un véritable renouveau des émailleurs, une grande créativité. Je voulais que ça se reflète dans l’identité du festival », explique-t-il.
Vingt ans après sa création, le festival Éclats d’Émail Jazz Édition continue de grandir sans trahir son essence.
Et pour l’avenir ? « J’aimerais qu’on puisse accueillir des artistes de grande notoriété chaque samedi. On en a les moyens désormais ».
Un projet qui n’a jamais cessé de vibrer, au rythme du jazz et au coeur de la cité porcelainière.
Retrouvez la programmation complète dans l’agenda culturel 2 mois à Limoges
