Ce jour-là, le parc du quartier a été inauguré et doté d’un nouveau nom, celui de Madeleine Riffaud. Un hommage vibrant à cette grande résistante et poétesse, figure libre et courageuse, disparue fin 2024.
Un nom choisi par le Conseil de quartier comme un fil tendu entre passé et présent, pour rappeler d’où l’on vient, dans cette terre du Limousin où la Résistance a tenu tête à l’Occupation.
« C’est une manière de ne pas oublier d’où on vient », a rappelé Émile Roger Lombertie, saluant le choix d’un nom qui honore une femme forte et engagée, emblématique d’un esprit de liberté qui continue d’inspirer.
Mais l’inauguration du parc n’était qu’un des deux temps forts de la matinée. Beaune-les-Mines célébrait aussi l’installation de nouveaux panneaux historiques, nés d’un long travail de recherche et de passion entrepris par le conseil de quartier.
« C’est un projet qui remonte à plusieurs années, explique Philippe Hupont, ancien membre du précédent conseil. Nous voulions à la fois valoriser l’histoire locale et aménager cet espace de vie. Ce petit parc, c’est un lieu de rencontre, où l’on vient jouer aux cartes, pique-niquer, échanger entre voisins… C’est du vivre ensemble, tout simplement ».
Car Beaune-les-Mines porte dans son nom un passé souvent méconnu, parfois oublié. Peu de Limougeauds savent que le quartier doit son nom non pas au charbon, comme on le croit souvent, mais à des mines d’or exploitées entre 1914 et 1931.
Une aventure industrielle brève mais bien réelle, qui est revenue au goût du jour un beau matin : un habitant a eu la stupeur de découvrir un puits de 44 mètres de profondeur ouvert devant sa terrasse, vestige d’un passé qui ne voulait pas être oublié.
Avec l’aide du service Ville d’Art et d’Histoire (VAH), ils ont conçu une promenade patrimoniale jalonnée de quatre panneaux. Le contenu historique a été vulgarisé et s’appuie sur les recherches de Gilles Valleton, un habitant passionné du quartier.
« Je suis arrivé à Beaune-les-Mines il y a 11 ans déjà, et quand j’arrive dans un lieu, j’aime en connaître l’histoire, confie-t-il. En découvrant ce riche passé avec les mines d’or, je me suis dit qu’il fallait le partager au plus grand nombre ».
Une balade au fil du passé
Derrière la mairie annexe, le premier panneau introduit le passé minier de Beaune-les-Mines. Le deuxième invite à lire le paysage avec les grands talus qui bordent encore les chemins et qui sont des vestiges de l’exploitation à ciel ouvert.
Un peu plus loin, avenue Georges-Guingouin, le troisième panneau évoque la toponymie locale qui garde la trace des anciennes mines. Enfin, sur la commune voisine de Rilhac-Rancon, au lieu-dit Les mines, le dernier panneau rappelle que s’y trouvaient autrefois le siège de la société d’exploitation et les corons où logeaient les ouvriers.
Beaune-les-Mines fut longtemps une commune indépendante, avant d’être rattachée à Limoges en 1962. Aujourd’hui, elle continue d’affirmer son identité à travers ces initiatives locales, fruits d’un engagement collectif et d’une curiosité partagée. Entre la redécouverte du passé minier et le baptême du parc Madeleine-Riffaud, le quartier tisse un lien entre mémoire, territoire et avenir, à l’image de ses habitants.
