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L’audit interne de la police municipale de Limoges est terminé

Un travail collectif s’engage pour accompagner sa croissance.

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Suite à des témoignages émanant d’agents mettant en cause le mode de management interne à la police municipale (publiés dans la presse début mars de manière anonyme), le maire de Limoges et son adjointe en charge de la sécurité ont immédiatement diligenté un audit interne afin de conforter l’organisation de la police municipale, aujourd’hui à une étape essentielle de son développement.

Cet audit a été confié à une personnalité hautement qualifiée, successivement ancien commissaire divisionnaire de la police nationale, chef de l’unité de coordination de la lutte anti-terroriste puis, entre autres, conseiller technique au cabinet des ministres de l’Intérieur Pierre Joxe et Paul Quilès. Ce travail d’écoute et d’analyse a été mené durant plusieurs semaines et a associé 101 personnes. Tous les agents de la police municipale ont été auditionnés ainsi que les agents de surveillance de la voie publique, les agents du centre de supervision urbain, les élus (le maire, l’adjointe au maire en charge de la sécurité ainsi que M. Thierry Miguel), la direction générale des services de la Ville, les représentants des organisations syndicales, le directeur départemental de la sécurité publique, les commissaires de police, le procureur de la République. Les conclusions de l’audit ont fait l’objet d’une restitution auprès de toutes les personnes interrogées ainsi que les représentants syndicaux.

S’il ressort de l’audit des points incontestablement positifs quant aux conditions matérielles exceptionnelles mobilisées pour l’exercice des missions de sécurité et de prévention, l’audit écarte tout acte interne pouvant être apparenté à des faits de misogynie, de racisme, de sexisme ou de discrimination. Il pointe toutefois des témoignages faisant état de problèmes relationnels voire interpersonnels significatifs. Ces faits peuvent autant être rattachés à ce qui s’apparente à une crise de croissance du groupe, alors que la police municipale a connu une forte augmentation de ses effectifs et de ses missions, mais aussi à la pression de la gestion de la crise pandémique qui s’est accompagnée d’une montée de la violence largement constatée.

Concernant la structuration de la police municipale de Limoges, ses effectifs ont été multipliés par 5 depuis 2014 et le nombre de ses interventions a augmenté de 102% depuis 2016. C’est une équipe jeune dans sa structuration, qui connait quelques difficultés intergénérationnelles, qui doit être confortée en poursuivant l’effort de formation continue et en adaptant ses modes de recrutement par une définition plus précise des profils recherchés. L’audit préconise de mettre en place une réflexion permettant une remise à plat de l’organisation, de la définition des missions et des postes, ainsi que de la chaîne de commandement. Cette réflexion a d’autant plus d’acuité que des recrutements de nouveaux agents sont programmés.

En ce qui concerne l’évolution des missions de la police municipale, la forte augmentation des incivilités et des faits délictueux ces dernières années, notamment dans les quartiers dits « politique de la ville » (QPV), a conduit la police municipale à intervenir dans des quartiers sensibles, à tort parfois seule, dans un contexte de forte demande de la population. La coordination menée avec la police nationale a permis de réajuster cette évolution jugée inappropriée (que connaissent de nombreuses villes en France et qui fondait d’ailleurs le projet de loi gouvernemental récent visant à renforcer les missions des polices municipales). Dès lors, des patrouilles mixtes police municipale/police nationale ont été mises en place une fois par semaine dans les QPV de Limoges.

La municipalité de Limoges, résolue à poursuivre son objectif de faire de la police municipale une police de proximité au seul service des concitoyens, rappelle la nécessité de conforter le lien fort et les échanges réguliers avec les autorités de la police nationale, avec le directeur départemental de la sécurité publique et le procureur de la République. Elle réitère ses engagements à ce que chacun de ses agents en charge de la sécurité veille au strict respect de la loi et réponde à quelque réclamation que ce soit.

À compter du 7 juin, s’enclenchera un processus interne de concertation ayant pour objectif de définir un plan d’actions répondant aux conclusions de l’audit. Des groupes de travail associant tous les agents de la police municipale, les agents de surveillance de la voie publique, les agents du centre de supervision urbain seront mis en place. Ces travaux devront aboutir sous un mois pour une mise en œuvre des décisions durant l’été

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