"Sur le vif"

Comment en sont-ils arrivés là !

Cette question, nous la leur avons posée pour mettre en lumière leur parcours, leurs choix, des incertitudes, des questionnements, des exigences, des ambivalences aussi. Professionnels expérimentés, bacheliers, artistes, chefs d’entreprise, salariés, ... nous livrons quelques uns de leurs mots.

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Rencontres

À la tête d’une entreprise créée 150 ans plus tôt, Paul Malinvaud perpétue la tradition d’une entreprise familiale qu’il a aussi à cœur de préparer pour l’avenir.

Tel un globe-trotteur, le jeune chef d’entreprise a parcouru le monde avant de revenir à Limoges. De l’Angleterre pour ses études, Reims, Rennes, la Finlande, l’Inde aussi, la Tunisie jusqu’à une expérience professionnelle dans la Grande distribution, c’est un retour aux sources qui l’aura emporté.

« Je voulais m’inscrire dans un projet familial, reprendre la société Malinvaud – je suis la 5e génération – et la faire évoluer tout en gardant son identité. J’ai d’abord mis un pied dans la société en tant que commercial dans notre filiale de Paris.

Durant mes études et mes expériences, tout mon parcours a été enrichissant. J’ai appris à me débrouiller seul, à m’adapter à des situations et des cultures que je ne connaissais pas. Mais parce que l’on n’est jamais autant chauvin que lorsque l’on est à l’étranger, je suis revenu à Limoges avec ce bagage de compétences pour faire évoluer l’entreprise et la préparer à entrer dans le XXIe siècle ».

En quête d’équilibre entre vie de famille dans un cadre qui aspire à profiter et une entreprise qui rayonne sur le territoire national depuis Limoges, Paul Malinvaud affirme « faire des efforts pour parvenir à tout concilier. Les mentalités ont évolué dans l’univers professionnel. Je dois être présent pour accompagner.

Au quotidien, on connaît la solitude que peuvent éprouver les chefs d’entreprises. Savoir faire confiance est peut-être la solution, car dans l’entreprise, chaque professionnel est passionné et connait son métier. Certains ont 30 ans d’ancienneté, d’autres viennent d’arriver. C’est aussi cela la richesse d’une entreprise familiale. À l’heure d’Internet, les clients viennent nous chercher, justement pour cette plus-value et ce savoir-faire.

En tant que gestionnaire en revanche, il faut aussi savoir dire les choses et ne pas attendre que la pression monte jusqu’à ce que la cocotte-minute explose. Toute discussion peut être constructive dès lors que l’on y met les formes ».

Nathalie Villeneuve a commencé à travailler très tôt. Fille de paysan et d’une commerçante, elle aidait au magasin de fleurs de sa mère et à la ferme. « J’ai naturellement été bercée par la culture du travail, précise-t-elle. On n’a rien sans rien, mais cela ne m’a pas empêchée de croire que tout était possible ; que l’on pouvait gravir l’échelle sociale et s’investir, même si l’on n’avait pas fait de grandes études ». 

Animée d’un fort tempérament qui lui permet de faire face et de relever les missions qui lui sont confiées – en plus des tâches qu’elle s’impose à elle-même, elle parle « d’engagement plus que d’investissement. 

Je dois être là pour les autres, et faire en sorte que tout se passe bien quel que soit le moment ou l’événement que l’on organise ». 

Avec deux postes à responsabilité très complémentaires : Chef de Cabinet et directrice de l’Évènementiel pour la Ville, elle sait aussi qu’elle peut compter sur l’équipe qu’elle manage « pour rendre les gens heureux, tout simplement, lorsque l’on organise Noël à Limoges ou la Cavalcade par exemple »

Parmi ses autres motivations, la fierté de ceux qui la regardent et qui l’ont accompagnée : « Je suis arrivée là où j’en suis aujourd’hui parce que j’y ai cru, parce que l’on m’a fait confiance et parce que je me suis investie.L’exigence que j’ai envers les autres précise-t-elle, est la même que celle que j’ai pour moi. 

Et s’il est vrai que l’on a tous le droit à l’erreur, elle doit être formatrice car pour avancer, il est primordial d’être aussi à l’écoute des autres et de se remettre en question. 

À tous les instants, il faut être juste, mais il faut aussi être capable de trancher, de prendre une décision. Mon métier s’exerce dans l’action. Alors chaque jour, je me dois de faire face pour aller de l’avant. 

Avec force de caractère et humilité, Nathalie Villeneuve a compris que son rôle n’était pas d’être sur le devant de la scène, mais bien d’être là pour les autres, d’anticiper et de répondre à leurs attentes. Et c’est certainement cette reconnaissance et le plaisir de contribuer à leur existence qui la motivent. 

Sandrine Combelle et Murielle Malichier sont Infirmières à l’EHPAD Le Mas Rome.

Sandrine Combelle aurait-elle imaginé qu’un courrier perdu l’aurait conduite jusqu’à Limoges pour faire ses études... Après un DEUG Science de la vie et de la terre à la faculté dans lequel elle ne s’est pas plu du tout, elle a voulu se lancer dans le commerce pour se rapprocher des autres.

D’abord gérante d’une boutique de fleurs et après plusieurs petits boulots, elle est entrée à l’école d’infirmière en 2010 - année où elle est aussi tombée enceinte !

« Pas simple de concilier les études et le travail, avoue-t-elle, surtout avec un bébé. Alors je me suis accrochée. J’ai eu mon diplôme en 2014.

Comme je le dis souvent, un sou est un sou. Mais pour moi qui travaille depuis l’âge de 16 ans, J’ai trouvé ma voie en tant qu’infirmière. Nous sommes une équipe soudée et la solidarité est importante entre nous ».

Passionnée par son métier, Murielle Malichier ne voulait faire que ça : « aider les autres dans le soin ! J’ai détesté l’école jusqu’à ce que je débute la formation d’infirmière en 1989. J’ai d’abord exercé au CHU en chirurgie et dans plusieurs services de réa.

Infirmière : c’est un travail que l’on ramène à la maison, explique-t-elle. Certaines situations sont dures. L’impact d’un décès sur des personnes jeunes par exemple est quelque chose que l’on n’oublie pas, mais cela nous inculque une autre façon de voir les choses, la vie. On prend conscience qu’il faut profiter et savoir se battre face à l’adversité.

On pense aussi à l’importance du rapport à l’autre, tout simplement parce que l’on ne peut pas se couper de ceux dont on s’occupe. C’est une souffrance pour eux, pour l’entourage, mais aussi pour nous. On comprend alors quel est le sens d’une responsabilité ».

Lorsque l’on se pose la question de choisir un métier, savoir vers quelle voie s’orienter semble donc primordial. C’est bien là tout l’intérêt des stages d’immersion qui sont proposés dès le collège, puisqu’ils sont destinés à découvrir les filières qui existent et pas forcément à aller passer un moment dans un univers que l’on connait déjà.

« Certains métiers sont durs, en raison de la pénibilité du travail ou des horaires variables poursuit Murielle Malichier. Mais, être infirmière en EHPAD à la Ville est particulièrement passionnant car nous pratiquons des soins techniques, des soins d’urgences si nécessaire, mais nous avons surtout une approche relationnelle authentique avec les résidents et leur famille. La personne âgée souffre souvent de plusieurs pathologies. Cela nous oblige à nous diversifier. Nous bénéficions d’autonomie dans le travail, mais il faut aussi savoir faire preuve de réactivité ».

La gériatrie est une VRAIE spécialité qui a de l’avenir !

La Ville recrute des infirmiers

 

À 18 ans, Alexandre Grosset souhaite devenir ingénieur. Pour y parvenir, il vient d’entrer dans une prépa scientifique pour deux ans et puis après une école, il verra : des voyages aussi peut-être. En tout cas, « je veux trouver un boulot qui me convienne, affirme-t-il avec conviction.

Pour le moment, je pense aux études et à la théorie. J’ai le temps de voir venir et je n’ai pas encore réfléchi exactement au métier que je voudrai faire, sauf peut-être pilote de chasse ».

Alexandre, qui a obtenu son Bac mention très bien, sait qu’il faut se donner les moyens de réussir. Alors en plus des cours, il regarde des vidéos en VO pour améliorer son anglais. Il donne aussi des leçons particulières pour transmettre ce qu’il a appris et gagner en maturité. Pour se détendre : course à pied et basket.

« Pour réussir, il faut faire les choses à fond, de la persévérance et de la rigueur ». Une recette qui fonctionne ! « Mes parents m’ont transmis cette façon de voir pour concilier temps libre et travail. Il faut savoir être autonome sans pour autant négliger la solidarité et l’entraide ».

La vie de Jean-François Ducay a basculé en 1994 lorsqu’un accident de plongeon l’a privé de l’usage de ses jambes. Sportif dans l’âme, il jouait au rugby avant son accident.

En 2000, il rejoint le club de ping pong de Panazol. Son objectif : atteindre le plus haut niveau. Et il l’a fait !

3e aux championnats de France en 2002, champion de France et médaillé d’argent aux championnats d’Europe en 2005, champion du monde en 2006 et médaillé olympique au Jo de Pékin en 2008, son parcours en dit long sur sa détermination.

 « J’ai toujours été un compétiteur, précise-t-il. J’ai eu la chance de pouvoir concilier mon activité professionnelle - administratif dans une entreprise de transport- et les entraînements : deux heures le matin et deux heures chaque soir.

Dans la vie, il faut savoir se fixer des objectifs et y aller pour gagner. Cet état d’esprit est important. Il est la preuve que le handicap n’empêche pas de réussir.

De toute façon : envisager de devenir dépendant était impensable pour moi.

J’ai arrêté de travailler en 2007 pour préparer les Jeux de 2012. Pendant 4 ans, j’ai joué 14 heures par semaine au ping-pong avec un nouvel entraîneur. J’ai fait de la préparation mentale aussi.

Résultat : une médaille d’argent à Londres (2012), mais aussi une place de vice-champion du monde en individuel en 2010 et champion d’Europe en équipe en 2011. Aux JO de Rio en 2016, je suis arrivé en quart de finale et nous avons remporté l’Or en équipe ».

Depuis peu, Jean-François Ducay pratique le rugby fauteuil avec l’USAL.

Comme il le dit : « on ne peut se reposer sur personne si l’on veut avancer. Il faut être costaud dans sa tête car ce qui fait la différence : c’est de ne jamais baisser les bras et de ne pas attendre ce qui va se passer ».

Directrice des opérations chez Randstad, Élodie Dumas-Bouchiat supervise 90 agences de Ressources humaines sur le centre et le sud-Ouest de la France. Autant dire que question Emplois et motivation professionnelle, elle a son mot à dire, même si au départ, un doctorat de physique en poche, elle n’avait pas forcément imaginé s’épanouir dans ce secteur.  

« Par rapport au champ de la Recherche et l’ambiance des laboratoires, j’avais besoin d’un métier qui soit plus tourné vers l’humain et le management, annonce-t-elle.  

J’ai commencé chez Randstad en 2007 en tant que chargée de recrutement. Avant d'ambitionner un poste à responsabilité managériale, Il fallait que je comprenne le fonctionnement de l’entreprise et ses missions. Recommencer à zéro ne m’a pas posé de problème, car pour évoluer, je pense qu'il ne faut pas avoir peur du changement ni de sortir de sa zone de confort.  

Mon moteur, c’est la volonté d’apprendre, de découvrir et de faire grandir les autres, poursuit-elle.  

Manager nécessite à la fois de maîtriser ses sujets, d'être à l'écoute de ses équipes et de savoir donner du sens. C’est aussi un état d’esprit. Il faut savoir aller à l’essentiel, tout et étant respectueux de l’humain.   

Aujourd’hui, l’approche même du travail a changé. Les salariés souhaitent non plus s’organiser en fonction de leur travail, mais organiser leur travail en fonction de leur vie. 

" C’est le profil de la plupart de ceux qui sont en recherche d’emploi à l’heure actuelle.   

Les premières motivations des personnes, notamment des plus jeunes, qui viennent dans mes agences sont l’environnement et l’ambiance au travail, l'équilibre vie professionnelle/vie privée et bien sûr le salaire et les perspectives d'évolutions professionnelles.  

Aujourd'hui, l'approche à l'emploi a changé, la crise sanitaire a fait bouger les lignes. Les gens réfléchissent sur ce qui veulent faire et ne plus faire. C’est aussi pour cela qu’il y a tant de reconversions professionnelles.   

On ne décroche pas un emploi avec un simple sourire, poursuit Élodie Dumas-Bouchiat. Rien n'arrive par hasard.  Pour optimiser ses chances sur le marché de l'emploi d'aujourd'hui, il faut bien préparer son CV, y noter toutes ses expériences, en commençant par ses stages à l’école même dès la troisième.  L'entretien d’embauche se prépare lui aussi ! Il faut savoir valoriser ses compétences, savoir parler de soi, de ses expériences et de ce que l'on va pouvoir apporter à l'entreprise dans laquelle on postule.  

Et même si l’équation diplôme = métier est bien ancrée dans la culture française, 

un diplôme seul ne suffira pas à faire la différence.  Le principe est le même pour évoluer au sein de l’entreprise d’ailleurs. Rien ne vient tout seul ».

Avoir grandi à Châlus, sur la route de Richard cœur de Lion, lui aurait-il donné l’envie de conquête qui l’accompagne. A moins qu’il ne s’agisse simplement de donner libre court à sa passion.

Alain Aubard a commencé sa carrière dans le champ de la distribution pharmaceutique en France et à l’étranger. « J’ai ainsi appris à gérer une entreprise, explique-t-il. Mais j’étais aussi passionné par le handball. L’idée de créer un club à Limoges et de l’amener au plus haut niveau est le défi que nous avons relevé. Nous visions la Nationale 1.

Il fallait trouver un dirigeant et j’ai accepté le poste. Le club a progressé tous les ans et nous avons même dépassé notre objectif puisque nous avons atteints la Proligue en 2015 ».

Dès lors, les questions de structuration d’un club professionnel sont arrivées sur le tapis.

En 2015, Alain Aubard devient directeur général du club, tout en continuant son activité professionnelle.

« Pour qu’un club fonctionne bien, il faut que les dirigeants s’impliquent, poursuit-il. Aujourd’hui, j’ai fait mon choix. Je dirige le LH et rien d’autre. L’enjeu est de penser à l’avenir, surtout lorsque l’on a 60 ans.

On se laisse souvent aller à dire : quand on aime, on ne compte pas ! C’est vrai lorsque c’est pour sa passion, mais cela ne suffit pas toujours. « Il faut aussi savoir créer les opportunités et ne pas hésiter à s’intéresser à plein de choses. J’aime la finance, la gestion, l’analyse financière, les ressources humaines, le management. J’ai abordé ces questions lorsque je gérais mon entreprise et c’est aujourd’hui un plus pour favoriser la transition qui s’opère au LH ».

Rien ne remplacera donc l’expérience, mais certaines valeurs demeurent primordiales aux yeux d’Alain Aubard : « le respect de ses engagements et de la parole donnée – cela se perd aujourd’hui ! – la qualité des rapports humains dans le travail, surtout dans le sport, et le savoir-être qui passe avant le savoir-faire ».

Jean-Marc Ferrer a débuté sa carrière comme enseignant d’histoire-géo au collège et lycée, à Lille, Béthune, puis Limoges.

En 2007, parce qu’il a déjà publié plusieurs ouvrages et qu’il y a pris goût, il crée sa maison d’édition avec 5 amis : Les Ardents Éditeurs.  Sa motivation : « promouvoir sa vision de l’édition pour mettre en valeur le territoire et le patrimoine de la région, explique-t-il.

Toute la complexité de cette démarche, qu’il s’agisse d’un livre ou de la scénographie d’une exposition comme Impertinente (Exposition présentée cet été à Limoges dont il a été le commissaire général), est de parvenir à déclencher un déclic chez nos interlocuteurs, à trouver comment capter leur attention.

Tout est une question de transmission et de passion ; et le plaisir d’apprendre encore aujourd’hui de nouvelles choses tout comme l’ouverture aux autres est indispensable, même si la personne n’est pas d’accord avec vous.

La maison d’édition que nous avons créée s’inscrit dans cette exigence : une ouverture d’esprit qui permet d’éditer des livres à l’esprit universitaire à l’adresse du plus grand nombre.

Cela implique des choix éditoriaux, mais aussi de ne pas compter les heures de travail. C’est aussi cela, être indépendant ».

Un bac avec mention en poche, Léna Jurgowiak est particulièrement fière car elle a réussi à obtenir les félicitations du Jury. « Je ne croyais pas que cette distinction existait encore, se réjouit-elle. Pour en arriver là, j’ai beaucoup travaillé, car en fait c’était compliqué de s’y remettre après la Covid. Je voulais avoir des bonnes notes pour que ma famille soit fière de moi, mais aussi pour pouvoir choisir ce que je pourrai faire. Pour commencer, je vais intégrer une Prépa ingénieur à Lyon car j’aimerai travailler dans les bio-sciences.

Je suis partie pour 5 années d’études avec l’objectif de trouver un métier où je pourrai aider les gens et améliorer leur quotidien. Je suis déterminée et organisée et je sais que le travail ne fait pas tout. Il faut aussi prendre des temps de repos pour soi. Alors je cours et je lis.

Cécile, sa maman, a toujours été là pour l’accompagner et « essayer de lui apporter une méthode de travail, tout en favorisant son ouverture d’esprit, insiste-t-elle. Je voulais qu’elle sache se débrouiller seule dans la vie de tous les jours. Certaines choses ne s’apprennent pas à l’école ! »

« Tout ne s’apprend pas au lycée, précise Julie Hantz, bachelière à Saint-Jean qui a obtenu son bac avec la mention Très bien. La culture générale est importante car elle permet de diversifier nos horizons. C’est forcément un plus.

La culture et la curiosité sont aussi nécessaires pour s’insérer socialement et pouvoir discuter de tout avec tout le monde.

Mon rêve serait de devenir vétérinaire et je vais tout faire pour y arriver. J’ai intégré à la rentrée le Lycée Saint Louis à Paris pour suivre un cursus préparatoire biologie, chimie, physique et sciences de la terre (BCPST). Je pense qu’il faut se donner les moyens de réaliser sa passion pour pouvoir faire ce qui nous plaît. Le bonheur ne s’arrête pas à un métier c’est vrai, mais il faut aussi savoir se donner les moyens d’atteindre son but. Et sur ce point, Julie sait qu’elle peut compter sur son entourage et ses amis qui la savent tenace et rigoureuse.

« Je fais beaucoup de choses, précise Morgane Kabiry d’entrée de jeu ! Des ateliers théâtre avec des jeunes ; je suis comédienne, je chante, je joue de la harpe, j’ai une passion pour les arts manuels. Je suis inscrite à la Maison des artistes comme artiste plasticienne, et je fais du graphisme et de la vidéo en plus. 

Et puis après mes études à l’ENSA, j’ai suivi une formation pour apprendre à aller à la rencontre de différents publics et leur proposer des projets de création. 

J’interviens en milieu scolaire, les EHPAD aussi parfois, … En fait, j’aime avoir une multitude de casquettes, même si j’ai toujours eu un attrait particulier pour la scène. Je suis inscrite au conservatoire depuis toute petite ». 

Bon vous l’aurez compris, Morane Kabiry n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à s’engager. 

«Dans mon quotidien, on ne compte pas ses heures, mais ça peut être assez intensif. Le plus complexe est de trouver le bon équilibre entre plaisir de faire ce que l’on aime et la responsabilité des engagements que l’on prend. 

A l'époque, je me disais : Profite et à 30 ans tu aviseras. Aujourd'hui, les efforts commencent à payer, alors j’ai forcément envie de continuer dans cette voie. Mener autant d’activités de front me donne un sentiment de liberté. 

C’est une chance de trouver sa voie et de parvenir à s’y épanouir. Il ne faut pas hésiter à tenter de faire ce que l’on aime car les compétences s’acquièrent en travaillant et à force de répéter ». Pour l’écouter : c’est ici - https://www.youtube.com/watch?v=NwILaAEu8HQ 

 

Morgane Kabiry est à l’affiche du spectacle donné à l’Opéra : Lily Passion. Elle y incarne Barbara jeune 

https ://www.operalimoges.fr/agitateurlyrique/lily-passion

« Mon parcours n’était pas écrit au départ, précise Stéphane Bila, directeur de l’Institut de Recherche XLim (https://www.xlim.fr). « J’ai suivi une scolarité classique : un bac C ; un IUT mesure physique ; j’ai intégré la fac de sciences en 1999 et réalisé une thèse dans le domaine de l’électronique. Je suis entré au CNRS à Toulouse en  2000, après deux tentatives pour décrocher le concours.  

C’est cette expérience au CNRS qui a été le déclencheur et qui m’a donné envie de m’investir. 

Je suis donc chercheur depuis cette époque. Même si c’est un métier passionnant parce que l’on traite de sujets qui nous intéressent, il faut aussi savoir aller chercher des moyens et des partenaires. Cela ne se fait pas tout seul et tout est conditionné par la balance choix / opportunités. 

Il faut bien comprendre que la Recherche en France a évolué. C’est un domaine qui est devenu ultra compétitif et pour lequel les financements, les appels à projet et l’encadrement des chercheurs sont capitaux. 

Il faut y croire pour y arriver, croire en soi aussi et être optimiste, poursuit-il. 

En perpétuelle recherche d’équilibre pour se sentir bien, Stéphane Bila sait garder les pieds sur terre. « Des opportunités peuvent se présenter n’importe où, ce sont des choix qu’il faut faire en connaissance de cause, avec ses proches. Mais il faut aussi vivre le moment présent, sans être sans cesse tourné vers ce qui pourrait se passer. 

Il ne faut jamais les regretter ».  

ille de restaurateur, Laurence Beaubelique est aujourd’hui responsable des Ressources humaines dans une entreprise qui rayonne bien au-delà de Limoges, présidente de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et vice-présidente à la chambre de commerce. 

« J’ai arrêté la fac de droit car j’ai été obligée de travailler », explique-t-elle. D’abord déléguée médicale, elle est revenue à Limoges par amour.  

Devenue Maman, elle rentre comme comptable chez Bls en septembre 1991. « Je suis aujourd’hui DRH du groupe et je gère 200 salariés sur 8 départements. Cela représente une vingtaine d’agences, explique-t-elle. 

Nous étions 2 au départ.  

Dotée d’un franc parler qui témoigne de son engagement, elle ne compte pas vraiment ses heures. « Mes journées sont bien occupées, mais c’est normal car aujourd’hui, il faut retrousser ses manches pour y arriver. Beaucoup de personne n’ont pas conscience de la valeur du travail. C’est une culture et une valeur qui se transmet. On ne peut pas attendre que tout arrive sur un plateau. 

Quand on recrute des salariés, le savoir-être est certainement ce qui importe le plus. Le rôle de l’école est de donner une culture et des connaissances, mais cette attitude ne s’apprend pas là-bas. 

Les entreprises ne sont pas des moulins dans lesquelles on peut aller à la carte sans obligation. C’est irrespectueux tant envers ses collègues, que la direction qui vous emploie. 

Dans les petites entreprises, le travail est un socle, et l’on ne peut pas considérer tout le temps que la société nous doit quelque chose. Sur le long terme, on court vers un essoufflement. 

Beaucoup critiquent, c’est facile lorsque l’on n’a pas de solution à proposer. Et même s’il est évident qu’il va falloir changer bien des paramètres de la société à l’avenir, certaines valeurs resteront : l’éducation, la prise en compte de l’autorité et le sens des responsabilités. 

Mais dans l’esprit de Laurence Beaubelique, tout n’est pas si blanc ou noir. 

« Il faut aussi savoir faire preuve d’ouverture d’esprit, car on apprend à tout âge. Personne n’est parfait. Et toute la question est de comprendre pourquoi certains refusent de se remettre en question. Aimer les autres et pas seulement soi-même est certainement la solution, mais cela nécessite de vouloir s’en donner la peine ». 

« Je voulais devenir géomètre / topographe, annonce Catherine Lorthois, qui dirige aujourd’hui le domaine public et les espaces verts de la Ville. 

 « Pour cela, j’ai suivi un BTS à Toulouse et une école d’ingénieurs au Mans. Je n’avais pas d’idée préconçues à travailler au sein d’une collectivité. Le métier de géomètre laisse de nombreuses perspectives dans beaucoup d’entreprises. 

J’ai passé deux ans dans un cabinet d’experts à Paris, mais lorsque l’on a vécu à Limoges, les exigences quant à la qualité de vie m’ont incitée à revenir. C’était le climat familial qui me correspondait le mieux. 

J’ai été recrutée à la ville en 2004. J’ai un agrément du ministère des Finances pour effectuer des relevés topographiques pour la ville et la communauté urbaine dans le cadre d’expertises foncières. 

Progressivement, mon champ de compétences s’est élargi et j’ai pris de plus en plus de responsabilités au sein de la collectivité. 

Parmi les challenges qui me motivent : trouver des solutions pour répondre aux demandes qui nous sont faites en matière d’aménagement du domaine public, tout en veillant à ce que la Ville reste accessible à tous. Il faut que tout le monde s’y retrouve et que les évolutions vers de nouveaux usages répondent aux problématiques de notre temps. Je pense notamment aux mobilités douces, à l’instauration de zones 30 km/h en ville, aux espaces verts, … 

Au quotidien, j’ai besoin de stimuler ma matière grise. Je déteste ce qui est plan-plan et la perspective de toujours découvrir autre chose est une réelle motivation. 

À la direction des espaces verts par exemple, je veux être acteur du virage écologique qui s’opère. Je souhaite préparer l’avenir de nos enfants, pour qu’ils ne puissent pas nous reprocher de n’avoir rien fait.  

Avec l’expérience, j’ai compris qu’il ne faut jamais réagir à chaud et que chaque situation nécessite de prendre le temps de la réflexion. Cela ne sert à rien de foncer lorsque l’on sait que l’on ira bien plus loin et plus vite en trouvant comment contourner les obstacles. Il y a toujours une solution. 

Pour l’arrivée du Tour de France en centre-ville par exemple, le cahier des charges était très strict. Nous avons réussi à organiser l’événement en prenant en compte toutes les contraintes, parce que nous avons travaillé sur les champs où nous avions la main et non en essayant de régler l’impossible ».

Youssef Boughlem est animé par la volonté de donner du sens aux actions qu’il porte, car à travers lui, et plus particulièrement l’Agence de Valorisation de la Recherche en Limousin (AVRUL) qu’il dirige, l’innovation ne s’ennuie pas. 

Sous la coupole d’Ester, discrètement implantée sur un site tourné vers l’avenir, l’AVRUL répond présent pour accompagner des chercheurs et des porteurs de projets dans la voie qu’ils ont tracée. 

Et dans tous ces domaines de compétences, chaque avancée fait rayonner Limoges un peu plus loin. Comme l’explique Youssef Boughlem, « les experts métier qui donnent sa force à l’AVRUL sont là et apportent un panel de compétences : pour la détection de projets porteurs et leur protection, pour les aider à grandir et gagner en maturation, pour les valoriser et les promouvoir à l’international – deux brevets de l’Université ont ainsi été déployés aux États-Unis.  

L’AVRUL c’est aussi un incubateur qui pose les bases de la création des start-up de demain ». Chaque année, 15 projets sont accueillis à l’incubateur, avec de nouvelles entrées comme la start-up Co’lec en juin : retrouvez dans Vivre à Limoges du mois d’octobre le témoignage de Demla Yetik sa créatrice. Le taux de pérennité des entreprises ainsi implantées sur le territoire local à 5 ans est de 70%. Leur volonté est de rester dans le berceau qui les a vues naître

À l’AVRUL en 2021 : 300 nouveaux projets ont été détectés – 130 brevets déposés – 12 contrats d’exploitation signés. 

« L’université de Limoges, à travers les missions de l’agence, se place parmi les meilleures du territoire national : 5e rang pour le nombre d’exploitation de Propriété intellectuelle signées (2021). Et 4e rang pour le nombre d’entreprises créées (2021). Tout cela est aujourd’hui possible grâce au soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, mais aussi de Limoges Métropole et de la Ville. L'université, à travers l'agence se positionne comme acteur de l’innovation sur le territoire national sur le plan de l’enseignement supérieur et de l’innovation », conclut-il. 

L’union fait la force. Un adage qui pourrait bien nous inciter à collaborer et à faire appel à ceux qui détiennent les clés.  

Chercheurs, entreprises, étudiants, porteurs de projet : si l’innovation vous séduit, cliquez, c’est par ici : https://www.avrul.fr

Elle est étudiante à l’École Supérieure de Cinéma & Audiovisuel de Rennes (ESRA).  

Titulaire d’un bac L option théâtre décroché à Issoudun, elle s’intéresse depuis toujours à l’art de la scène, mais d’année en année, son regard se professionnalise. Elle vise désormais l’univers du septième Art pour, pourquoi pas, devenir assistante de réalisation. 

Ce n’est donc pas un hasard si elle a souhaité venir à Limoges pour accroître encore sa vision des images animées. En étant accueillie au sein de l’équipe de la chaîne d’information municipale 7ALimoges, elle compte bien valider sa 3e année. « Ce n’est pas qu’une expérience de plus à mettre sur un cv, explique-t-elle. Je voulais faire un tel stage pour comprendre quelles sont les différences entre le cinéma et la télé

Depuis toute petite, je savais où serait ma place, mais pour vivre sa passion, il faut avoir confiance en soi et ne pas avoir peur. Je sais que je me suis engagée dans un métier qui n’est pas facile au début, lorsque l’on débute. Il y a beaucoup à apprendre et il faut faire son réseau. Mais c’est ça que je veux et je ne me vois pas faire autre chose ! » 

Dans l’absolu, Juliette Auclert aimerait créer une boîte de production pour être aux commandes et diriger. Mais elle sait que ce challenge implique aussi « une grande responsabilité. Car lorsque l’on travaille, il faut savoir se remettre en question et écouter les conseils des autres pour faire encore mieux. 

Après, on est tous insatisfaits, poursuit-elle. Savoir se contenter de ce que l’on a est toujours bien, surtout si grâce à la détermination et la persévérance on se donne les moyens d’arriver là où l’on veut.  

Et ce n’est certainement pas un hasard si le film qu’elle préfère est West side story. Cette adaptation à l’écran du texte de Shakespeare nous montre combien la liberté peut guider nos choix et que l’on peut s’approprier bien des univers pour en faire un autre chef d’œuvre : le film a été récompensé par 10 Oscars. Le défi est lancé ! 

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