"Sur le vif"

Pluie de dessins pour la grande lessive à Beaubreuil

Les élèves du Centre social, des écoles primaires Gérard Philipe et Marcel Proust, et du collège Anatole France ont pris leurs plus beaux crayons pour participer à la Grande lessive qui était organisée partout en France jeudi 24 mars. Comme le veut le concept de cet événement, les dessins des enfants ont été accrochés autour des établissements du quartier pour mettre de la couleur, créer du lien et rassembler autour d’un projet commun.

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Le thème de cette année : les ombres portées.

Cette manifestation s’est organisée sous l’impulsion de Sylvie Porte, coordonnatrice du Réseau d’éducation prioritaire (REP) au collège Anatole France, qui a pour mission de mettre en relation tous les partenaires des champs éducatifs, institutionnels, associatifs, … autour de la scolarité des enfants.

Les professeurs d’arts plastiques, les enseignants des écoles, les animateurs du centre social se sont eux aussi mobilisés pour une manifestation des plus réussies. « Tout l’intérêt de cette action, explique Sylvie Porte est de redonner une impulsion au réseau et de créer du lien à partir d’un projet ludique. La Grande lessive est une action qui est visible par tous ceux qui fréquentent ces établissements, mais aussi par le grand public ».

« Il est primordial de faire le lien entre l’enseignement du premier et du second degrés, poursuit Jean-Philippe Laroudie, Principal du collège Anatole France. Ces partenariats entre institutions permettent de lisser le franchissement de cette marche haute que représente le passage en sixième. Les cycles d’apprentissage courent sur plusieurs années scolaires avec des projets communs qui se déclinent. Pour la Grande Lessive par exemple, ce sont près de 600 élèves, de la petite section à la 4e qui se sont mobilisés avec leurs professeurs.

En plus, c’est un projet qui trouve tout son sens à travers le label cité éducative qui vient d’être décerné au quartier de Beaubreuil », ajoute-t-il.

Marie-Pierre Lecas, professeur d’arts plastiques à Anatole France a travaillé avec ses élèves sur ce projet. « Il est indispensable de développer sa créativité lorsque l’on est enfant, explique-t-elle. Ce type de projet, tout comme ceux que nous avons faits sur l’autoportrait à l’inverse de ce que les jeunes font avec les selfies, concourt à la cohésion et offre une nouvelle approche de l’apprentissage. C’est ludique. La pression est aussi différente de celle d’une évaluation en classe, car la fierté de montrer ce travail à tout le monde fait office de note ».

Octavio a 14 ans. Il dessine tout le temps ! Sa passion se révèle dans les traits qu’il couche sur le papier. Au fil de ses planches de Manga, il donne vie à Banko, le personnage qu’il a créé. Étudiant doté de pouvoirs qui aspire à avoir une vie normale parmi les autres, ce héros des temps modernes porte les stigmates de notre époque et Octavio se soucie des moindres détails. Banko a été Envoyé sur Terre lorsque sa planète a été détruite. Et lorsqu’Octavio nous en parle, on ressent combien le plaisir de dessiner coule dans ses veines et lui procure un but concret, valorisant et qui se partage. La création de sa BD s’inscrit dans le cadre d’un appel à projet lancé aux élèves de 6e et 5e autour de la culture Nippon.

Au centre social du quartier, les enfants et les ados viennent pour l’aide aux devoirs dans le cadre du Contrat local d’accompagnement à la scolarité (CLAS), pour participer aux actions proposées à l’accueil de loisirs. Dédié aux jeunes et, depuis peu, aux 15 / 25 ans qui bénéficient d’une offre de loisirs spécifiques sur place, le centre social est un repère dans le quartier.

Lotfi Amrane est responsable du secteur jeunes du centre social et comme il le précise avec conviction, « la co-construction et l’accompagnement guident nos actions ».

Un point de vue partagé par Lucie, animatrice depuis septembre 2021.

« J’aime me sentir utile, explique-t-elle. Notre rôle est de trouver des solutions et d’expliquer comment remédier à différents problèmes très concrets. Il s’agit parfois simplement d’un manque de concentration, une méthodologie à revoir, quelque chose qui n’a pas été compris, …. Alors on explique en veillant à ne jamais faire le travail à leur place.  L’objectif est de montrer aux jeunes qu’ils peuvent s’en sortir par eux-mêmes ». « Et de leur montrer que l’on est là s’ils ont besoin de nous, ajoute Lotfi Amrane avec engouement. Et ils le savent car une quinzaine de 15/25 ans vient chaque jour au centre social pour partager un bon moment et chaque soir, près d’une trentaine d’enfants de la 6e à la 3e bénéficie de l’aide aux devoirs.

Plus d’informations sur les centres sociaux dans les quartiers

 

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