"Sur le vif"

Un chantier d'insertion en bord de Vienne

L’entretien des berges de la Vienne n’est pas une mince affaire. Le défrichage se fait à la main, tout comme la taille des arbres. Confiée par la Ville à l’association Les chantiers des chemins Jacquaires, cette mission implique des personnes en situation d’insertion.

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Sébastien Hugon est coordinateur de l’association Les chantiers des chemins jacquaires pour les espaces verts. 

« Nous intervenons en bord de Vienne, le long de l’Aurence, de la Nazelle et sur différents cours d’eau à Limoges et en Haute-Vienne.

Pour les chantiers de Limoges, 14 personnes en contrat à durée indéterminée d’insertion (CDDI) sont mobilisées et se chargent du débroussaillage, de l’abattage des arbres morts, de couper et relever les branches qui empiètent sur les cheminements ou plongent dans la Vienne ainsi que l’entretien de chemins piétonniers et le ramassage de déchets…

Notre action est aussi nécessaire pour lutter contre les plantes invasives qui prolifèrent : la Renouée du Japon notamment

Ces emplois sont formateurs, poursuit-il.

Ils s’adressent à des personnes qui ont besoin d’un métier support pour être en mesure de travailler ou de retravailler (barrière de la langue, accident de vie, déficit de formation initiale, …).

 Le CDDI peut être renouvelé jusqu’à 24 mois pour permettre une orientation vers un métier dans une filière classique, ou une structure adaptée comment un ESAT par exemple ».

Djamel Ahmed Betichm fait partie de ceux-là.

Au jour le jour, il s’efforce de voir le « côté positif des choses ». Auparavant, il était dans l’armée en Algérie et est arrivé en France en 2014 pour faire du bénévolat. « J’ai d’abord été ouvrier pour l’association, explique-t-il. Mais aujourd’hui, je suis en charge de la supervision d’une équipe et de veiller à ce que chacun respecte les consignes pour que le travail soit bien fait ».

Michaël Dufosset est titulaire d’un CAP d’horticulture. Son parcours de vie l’a orienté vers l’association où il travaille aujourd’hui dans l’objectif de retrouver de la rigueur et un savoir-faire. Son objectif : intégrer un Esat pour poursuivre son parcours professionnel … bientôt car « ça fait du bien de travailler. J’avais besoin d’une formation et grâce à l’association Les chantiers des chemins jacquaires, le travail m’a ouvert des portes ! ».

 

Hadj Hamidi lui, aime surtout travailler en extérieur et l’ambiance avec ses collègues. Il aspire à suivre une formation pour devenir conducteur d’engins sur les chantiers.

 

Le réseau Alliage

Constitué de 4 structures d’insertion par l’activité économique*, le réseau alliage illustre parfaitement l’expression : l’union fait la force.

 « Nous nous sommes basés sur un constat, précise Fabrice Cuisinier, directeur de l’association Les chantiers des chemins jacquaires, de l’entreprise AJIS et codirecteur du réseau Alliage. Beaucoup de petites structures d’insertion existaient sur le territoire. Alors, pour gagner en efficacité en visibilité, rationnaliser les coûts – j’étais comptable avant - et développer nos offres vis-à-vis des collectivités et des particuliers, nous nous sommes fédérés ».

Grâce à des activités complémentaires (bâtiment, espaces verts, entretien des locaux, mise à disposition de personnel, ...), le réseau apporte aux demandeurs d’emploi un métier et un suivi socio-professionnel ; la finalité étant de permettre le retour à un emploi durable pour ces personnes en situation d’insertion et une réponse adaptée aux entreprises, collectivités et particuliers.

 

*  Les chantiers des chemins jacquaires (Atelier chantier d’insertion pour répondre aux demandes des acteurs publics) - Ajis (entreprise d’insertion pour les particuliers) – Atos (association intermédiaire pour la mise à disposition de personnel sans moyen matériel) – Acto (entreprise de travail temporaire d’insertion).

Un couteau suisse

« Nous n’avons pas vocation à créer une concurrence avec d’autres entreprises du secteur, insiste Fabrice Cuisinier.

Notre force et la plus-value que nous apportons est d’être en mesure de répondre à une problématique presque sur mesure et surtout là où la mécanisation n’est pas possible et où les compétences peuvent-être mieux utilisées.

Je m’explique : pour désherber un fossé, il faut des bras. Une collectivité n’a pas forcément besoin de mobiliser son personnel compétent pour cette tâche lorsque notre entreprise d’insertion peut intervenir en nombre et laisser les professionnels qualifiés remplir d’autres missions. Tout le monde y gagne finalement !

L’image du couteau suisse me semble assez pertinente, car comme lui, nous avons une multitude d’outils et de solutions à disposition pour apporter notre soutien à de nombreux projets. »

L’association Les chantiers des chemins jacquaires

Tel un tremplin pour ses bénéficiaires, l’association Les chantiers des chemins jacquaires est à la fois un guichet unique pour les clients et les particuliers, mais aussi une porte d’entrée vers l’emploi pour ceux qui en sont exclus.

« Nous travaillons selon un parcours, précise Fabrice Cuisinier, le directeur. Les personnes en situation d’insertion sont là pour apprendre une posture, un savoir-être : arriver à l’heure, savoir s’exprimer, respecter les consignes, travailler en sécurité, en équipe aussi. Nous ne sommes pas une entreprise de formation et n’enseignons pas un métier en tant que tel.

Nous accueillons des publics très diversifiés. Certains sont Bac plus 5 dans leur pays, mais n’ont pas un diplôme reconnu en France. Alors, il faut tout recommencer avec des obstacles à surmonter en matière de ressources, de maîtrise du langage, … Nous avons aussi un volet qui s’adresse aux personnes en fin de parcours professionnel qui, après 55 ans, ne sont plus employables du fait de leur âge. Et à l’autre bout, nous recevons des jeunes de 18 ans qui sont submergés par des difficultés sociales et d’insertion. Tous sont orientés par les partenaires du champ social qui les repèrent. »

D’autres chantiers emblématiques à Limoges

- Création d’un escalier en pierre et reprise du mur en pierres aux jardin de Nazareth en novembre 2021

- Participation aux travaux de rénovation du jardin d’Orsay : escalier en pierres, murs en pierres (2021)

-Reprise des pavés dans les rues autour de la cathédrale de Limoges 

En matière de financement, 50 % des ressources du réseau proviennent de subvention d’État, le reste de l’activité.

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